Histoire de la ville :

LEPTI MINUS été mentionnée pour la première fois au 4ès av J.C. En 237 av.J.C. après la guerre punique, Amilcar Baraca, le père d’Hannibal, remporta une importante victoire près de cette ville, sur des mercenaires et des Berbères révoltés contre Carthage. En 203, Hannibal, de retour de la compagne d’Italie, y débarque avant de livrer la bataille de Zama. En 146 av.J.C., lors de la troisième guerres punique, leptis n’entre pas en guerre avec Carthage contre les Romains, ce qui lui vaut d’être l’une des sept villes libres de province  Romaine d’Afrique.

Lors de la guerre civile romaine, juste avant la célèbre bataille de Thapsus, elle soutient Jules César contre les pompéiens.
Par ailleurs, des évêques chrétiens y sont mentionnés dans l’histoire à partir de 256 jusqu’à 641.

Lors de la conquête byzantine, la ville devint la résidence du commandant militaire byzantin de Bysacène.
après la conquête musulmane, à l’époque aghlabite, un ribat a été construit à la lisière Est du site.
La ville est mentionnée Lamta aux 12ème et 13ème siècles par des voyageurs arabes, al-Idrissi et al-Tijani.

L'Ere punique :

La ville de Lamta "Leptiminus" représentait dans l'histoire antique une agglomération libyque soumise aux influences puniques, elle avait été choisie par les Phéniciens comme station dans le bassin sud de la Méditerranée vu les caractéristiques de cette ville et ce qu'elle présentait en terme de sécurité et d’emplacement stratégique pour leurs navires ce qui a engendré sa transformation en un centre commercial important. Leptiminus a été mentionnée pour la première fois au IVème s. av. JC, par le Périple du Pseudo-Scylax.

L'Ere carthaginoise :

Leptiminus est célèbre par son rôle dans des événements qui ont été cruciaux pour la Tunisie antique :
- En 237 av. JC Amilcar Barca remporta dans ses environs une importante victoire sur les Mercenaires qui, sous le commandement de Mathos, se sont révoltés contre Carthage au lendemain de la première guerre punique.
- En 203 avant J-C, lors de la deuxième guerre punique, Hannibal, de retour de la campagne d'Italie où il avait remporté ses fulgurantes victoires de Transimène et de Cannes, y débarqua avant de regagner Hadrumète et livrer sa dernière bataille à Zama contre les troupes de Scipion L’Africain.

L'Ere romaine :

Au cours de la troisième guerre punique, Leptiminus fut l’une des sept  villes puniques qui se sont alliées à Rome contre Carthage. Après la destruction de cette dernière en 146 av. JC., victorieux et maîtres de la province d’Afrique, les Romains octroyèrent à cette ville le statut « civitas libera et immunis », cité libre et exempte d’impôts.

La portée stratégique de cette ville est de nouveau soulignée par les péripéties de la guerre civile romaine de 47-46 av. JC. A cette date, leptiminus s’allia à Jules César contre les Pompéens avant la célèbre bataille de Thapsus (Ras Dimès, Bekalta). Après la défaite des républicains, les royaumes numides ont été annexés par Rome pour former l’Africa Nova (nouvelle Afrique), par rapport à l’Africa Vetus, première province romaine.

L'ascension de cette ville devait se confirmer par sa promotion relativement précoce par rapport à un bon nombre de cités africaines, au rang de colonie, par l’empereur Trajan au début du IIème s. ap. JC. Cette ville, fortement romanisée, avait connu l’implantation d’un grand nombre de citoyens romains d’origine italique et le brassage de différentes populations.

Autre signe de cette intégration à l’Empire, le taux relativement respectable dans les statistiques, des militaires d’origine leptitain qui ont servi dans la Troisième Légion Auguste au IIème siècle.

L’importance politico-économique de cette cité ressort aussi du fait qu’elle fut au IIIème s. le chef-lieu d’une région domaniale dite la « regio leptiminesis ».

Par ailleurs, l’épigraphie signale que le culte impérial y était pratiqué et que Liber Pater et Vénus étaient parmi les divinités vénérées dans cette ville.
Ce port ouvert aux courants commerciaux, humains et culturels a été un lieu charnière entre le monde méditerranéen et l’arrière-pays. Les échanges commerciaux très actifs ont dû favoriser l’implantation de commerçants étrangers et d’agences bancaires et de services pour faciliter les transactions. Dans ce cadre, on sait que cette ville a été autorisée à frapper sa propre monnaie. Ces échanges ont aussi charrié des influences religieuses étrangères et surtout orientales.

La religion chrétienne y est mentionnée dès le milieu du IIIème siècle. Depuis, cette ville a été représentée par des évêques dans différents conciles de l’Eglise en 256, 411, 484 et 641. Elle a dû aussi connaître le grand conflit qui a déchiré le christianisme africain, puisque sur les listes des participants à ces conciles figurent des évêques catholiques et d’autres donatistes.

L'Ere Byzantine :

Lors de la conquête byzantine en 533, l’armée byzantine dirigée par le général Bélisaire passa par cette ville en se dirigeant vers Carthage. L’importance politico-stratégique de cette ville est de nouveau, soulignée par son choix comme siège du commandement militaire byzantin en Byzaçène (province de Tunisie centrale), et sa dotation d’importantes forteresses.

L'Ere Islamique :

Suite à la conquête islamique, sous les Aghlabides, la ville se vit doter de l’un des plus anciens ribats qui se sont égrenés le long de la côte ifriquienne. Ce ribat a été probablement bâti sur les ruines d’une forteresse byzantine. Le géographe arabe Al Idrissi l’évoque au XIIème siècle sous le nom de Ksar Lamta. Un siècle plus tard, le voyageur arabe Al Tijani mentionne Lamta parmi les villes et villages du sahel.